Moins que livres. Essai sur l'illisibilité, du livre des Lumières à la boîte de Cornell

Piroux, Lorraine, Moins que livres. Essai sur l'illisibilité, du livre des Lumières à la boîte de Cornell, Éditions Nota bene, Fonds (littérature), 2010, 216 p.
Prix : 
27,95 $
ISBN : 
978-2-89518-304-4

 

Lorraine Piroux s’interroge ici sur les rapports entre la littérature et la forme du livre à pages, c’est-à-dire le codex, que nous pratiquons maintenant depuis deux millénaires. Son point de départ est l'idée que, dans notre culture livresque, l'écriture paraît le plus souvent sous un jour purement sémantique, car elle s'est libérée du souci de sa propre matérialité en confiant l’aménagement de sa forme à la lisibilité du livre. Renoncer au livre à pages, ce serait alors renoncer au leurre du lisible pour se retrouver confronté à la matérialité indépassable de l’écriture et à une certaine forme d'illisibilité que le discours littéraire connaît et exploite en marge du livre traditionnel depuis fort longtemps.
 
C'est avec cette tradition littéraire, rétive au lisible et réfractaire à l'espace du codex, que Lorraine Piroux renoue, donnant voix à des auteurs et à des artistes du livre qui ont osé imaginer ce que serait la littérature si elle cessait d’épouser la forme du livre. Déchiré, désacralisé, réinventé, sans cesse mis à l'épreuve de la matérialité de l’écriture, le livre tel qu’il apparaît dans les fictions et les fantasmes de Diderot, de Bernardin de Saint Pierre, de Graffigny ou de Joseph Cornell prend des allures irrégulières parfois surprenantes. Tandis que nous n’en finissons pas de nous inquiéter de l’avenir du livre, ces insolites dénaturations livresques nous rappellent que lire, c’est toujours une histoire d’objet.